Y te reste quoi?

« Y t’en reste tu? Est ce qui t’en restes, ne serait-ce qu’un petit peu? Ne serait-ce qu’un petit peu d’amour quasi-vide dans l’fond d’ton coeur que tu trouves si loin, y t’en reste tu de l’amour à donner?  »

Question que je me pose de plus en plus souvent parce que le vide s’en vient omniprésent. J’ai vraiment l’impression que je t’ai fait trop de place, t’as pris pas mal tout ce que j’avais à donner pis t’es parti avec en courant: j’espère au moins que tu fais pas l’égoïste en gardant tout ça pour toi. J’espère pour toi que tu réussis à partager un peu d’amour, que tu partages de la chaleur humaine avec quelqu’un. J’espère que tu fais tout ça parce que j’me sens incapable d’le refaire. 

J’ai bin d’la misère. D’la misère à m’ouvrir, à faire confiance, à faire de la place à quelqu’un dans mon ptit train de vie ordinaire. Parce que c’est ça aimer, c’est laisser quelqu’un envahir ta routine pis que ça te dérange pas, c’est quelqu’un qui va tirer sur ta couverte dans une nuit bin frette pis qu’tu diras même pas un mot; parce que tu sais bien que son confort vaut mille fois le tien. C’est de pouvoir faire plus qu’ouvrir un de tes livres et de t’imager des sentiments aucun t’as difficulté à croire, c’est de les avoir en pleine face en regardant quelqu’un les yeux miroitant de bonheur. C’est ce petit quelque chose là, ce petit déclic qui me manque: parce qu’on va être honnête, c’est pas les autres le problème, c’est moi-même. 

C’est un laps de temps, plus ou moins long, plus où moins facile, où je dois penser à moi, calmer mes insécurités et me laisser aller. Regagner confiance en ma personne parce que je sais très bien qu’on peut pas truster quelqu’un, sans se truster soi. C’est important tout ça. Travailler sur soi, recommencer à s’aimer. C’est important dans le sens où, oui, y reste un ptit quelque chose, dans le fond de mon coeur caché bin bin loin j’en suis certaine. C’est quasi invisible, mais ce petit brin d’amour propre là va continuer de grandir, pour se tranformer en quelque chose de plus beau, de plus gros. T’es pas parti avec tout ce que j’avais finalement, tu m’en as laissé juste assez pour me permettre de recommencer, j’suis presque contente que tu sois parti avec ça, j’ai pu à dealer avec ce qu’on avait: j’ai fini d’avancer du reculons.